mon premier livre est dans le monde et je reçois des nouvelles de lui, je le vois en terrasse de café, au bord d’une cheminée, en bonne place dans la bibliothèque d’un salon que je ne connais pas.
ces dernières semaines j’ai découvert une émotion particulière, celle d’avoir offert une part de moi, de mon intimité, au dehors.
c’est à la fois déroutant et très simple — c’est fou comme c’est simple.
c’est fou comme c’est naturel.
c’est fou comme les livres sont un moyen pour l’amour de circuler.
c’est fou comme on arrive à se parler, comme ça déverrouille.
je me dis que c’est peut-être parce que dans ce livre je me suis efforcée d’être absolument sincère, je me dis que peut-être la sincérité se reconnaît et qu’alors elle ouvre une fenêtre de vulnérabilité que chacune et chacun peut venir habiter à sa manière.
c’est fou comme ça compte, c’est fou comme j’ai espéré que ça arrive comme ça arrive.
j’habite un peu les livres que je lis et aujourd’hui des personnes habitent un peu le mien, par là nos vies s’emmêlent.
*
j’ai plein de force et d’idées pour la suite.
je veux continuer à défendre une littérature d’aujourd’hui qui soit accessible, celle que j’aime écrire, pas tant par amour des mots eux-mêmes que par amour de la réalité en dessous que les mots m’aident à révéler — puisque tout est déjà là.
je veux partager cette magie, je veux donner tous les secrets.
je crois qu’écrire la vie, depuis la juste place qui est la sienne, c’est éclairer le monde de sa vérité singulière.
et le monde ne sera jamais trop lumineux — il n’y aura jamais trop de gens qui écrivent, jamais trop de textes qui font circuler ce qui compte, jamais trop de mots pour saisir cette vie qui nous nargue.
*
stay tuned !
bisous
Morning glories, David Arnold, 2015.
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Merci pour ces mots, l'expression de vos ressentis, ce recul sur vos observations.